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on pratique une incision verticale longue de deux pouces. Cela exécuté on fend le muscle qui recouvre la poche, muscle de la direction duquel on s'est au préalable assuré au moyen du doigt pour éviter la carotide et les nerfs qui l'accompagnent. Une partie de la matière sort par l'ouverture, mais il en reste qu'on ne peut évacuér que par une contre-ouverture faite au moyen de la sonde cannelée dans la partie inférieure de la ganache, en évitant les jugulaires. On place ensuite un séton dans la plaie.

Cette opération ne peut être faite que par un vétérinaire exercé. Elle exige quelquefois d'être précédée de celle de la TRACHEOTOMIE. (B.)

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HYSOPE, Hyssopus. Plante frutescente, de la didynamie gymnospermie et de la famille des labiées; haute d'un à deux pieds; à tiges quadrangulaires, rameuses, cassantes; à feuilles opposées, sessiles, linéaires, entières; à fleurs violettes, disposées en épis unilatéral à l'extrémité des tiges et des rameaux, ou mieux, disposées en demi-verticilles sur des pédoncules rameux et situés dans les ais elles des feuilles supérieures. On trouve l'hysope sauvage sur les montagnes sèches des parties méridionales de l'Europe, et on la cultive depuis longtemps dans les jardins à raison de sa bonne odeur et de ses propriétés médicinales. En effet, ses fleurs et ses feuilles exhalent, sur-tout dans la chaleur et lorsqu'on les froisse, une odeur forte et aromatique, et sa saveur est âcre et amère, ce qui la place parmi les plantes cordiales, céphaliques, incisives, pectorales et détersives. On l'emploie aussi comme ornement, soit en touffes au milieu des plates-bandes, entre les arbustes des derniers rangs des jardins paysagers, sur les rochers, les tertres, etc., soit en bordures. Dans ce dernier cas on peut la tailler comme le buis; mais il vaut mieux simplement arrêter les tiges qui s'élèvent trop, afin de conserver aux branches latérales les moyens de donner des fleurs. Ces fleurs s'épanouissent successivement pendant le fort de l'été et fournissent aux abeilles une abondante moisson.

Une terre légère et chaude est celle qui convient le plus à l'hysope. Eile dure peu dans celles qui sont argileuses, humides ou ombragées. On la multiplie de graines qu'on sème au printemps dans une plate-bande bien préparée et exposée au midi ou au levant. Le plant peut être repiqué la seconde année en pépinière dans une autre place également bien exposée, à six ou huit pouces de distance. Deux années après il est bon à être mis en place. Comme cette méthode est longue et que cette plante forine des touffes faciles à diviser, que ses rameaux coupés et mis en terre prennent racines en peu de mois, on préfère généralement d'employer ces deux derniers moyens.

Il faut même, quand on veut avoir de belles touffes, ou de belles bordures, l'arracher tous les trois ans pour la rajeunir. Cette opération s'exécute en automne, ou mieux, selon quelques agriculteurs, au premier printemps. On doit ou la changer de place, ou mettre de la nouvelle terre dans le lieu où elle étoit plantée. Les boutures se font au printemps dans un lieu un peu frais et se relèvent un an après, soit pour être mises en pépinière à six on huit pouces, soit pour etre placées à demeure selon leur force.

Cette plante fournit plusieurs variétés dont les principales sont à fleurs rouges, à fleurs blanches, à feuilles velues, à feuilles de myrte, à feuilles panachées. (B.)

I

IBÉRIDE, Iberis. Genre de plantes de la tétradynamie siliculeuse et de la famille des crucifères, qui renferme une vingtaine d'espèces, dont plusieurs se cultivent dans les jardins pour leur ornement, et dont d'autres sont si communes dans la campagne qu'il est bon de les connoître.

c'est

L'IBÉRIDE DE PERSE, Iberis semperflorens, Lin., le tharaspi des jardiniers, est frutescente, a les feuilles éparses, spatulées, obtuses, charnues, d'un vert foncé, et très luisantes, les fleurs blanches et disposées en corymbe terminal. Elle est originaire de la Haute-Asie. On la cultive dans les jardins parcequ'elle conserve ses feuilles toute l'année et fleurit pendant l'hiver, à-dire à l'époque où peu de plantes sont en végétation; son aspect est des plus agréables. Elle craint les gelées un peu fortes, et cela joint à l'époque de sa floraison fait que, dans le climat de Paris, on la tient en pot et on la rentre dans l'orangerie. Plus au midi elle reste en pleine terre aux bonnes expositions. On la multiplie presque exclusivement de boutures qu'on fait au printemps sur couche et sous châssis, et qui sont reprises et même souvent fleuries l'hiver suivant. On peut aussi les placer dans des pots à l'ombre, mais elles avanceront moins. C'est une terre légère et cependant substantielle qui lui convient le

mieux.

L'IBÉRIDE TOUJOURS VERTE a les tiges striées et en partie conchées; les feuilles éparses, linéaires, pointues, épaisses, luisantes; les fleurs blanches et disposées en corymbe terminal. Elle se rapproche beaucoup de la précédente, mais elle est moins agréable quoiqu'elle ait les fleurs plus grandes. Elle croît naturellement dans les parties méridionales de l'Europe et fleurit successivement pendant presque tout l'été. Les gelées l'affectent plus difficilement que la précédente, aussi la met-on fréquem

ment en pleine terre, dans les bonnes expositions, aux environs de Paris. Elle se multiplie aussi de boutures.

L'Ibéride de GIBRALTAR a les tiges étalées, en partie couchées; les feuilles alternes, spatulées, glabres, un peu charnues, légèrement dentées à leur sommet. Elle est toujours verte et originaire de l'Espagne méridionale. On la confond souvent avec la précédente; aussi tout ce que j'ai dit à son sujet lui convient-il.

L'IBÉRIDE DE CRÈTE, Iberis umbellata, Lin., a les feuilles alternes, lancéolées, pointues, glabres, souvent dentées; les fleurs rouges, violettes ou blanches, disposées en un vaste corymbe terminal. Elle est annuelle, originaire des parties méridionales de l'Europe, fleurit au milieu de l'été, et ne s'élève pas au-delà d'un pied. Ses fleurs nombreuses, et qui varient de couleur de manière à être toujours en opposition les unes avec les autres, la rendent très propre à orner les parterres; aussi est-elle depuis long-temps en possession d'y être cultivée. On la sème en place, soit en touffes, soit en bordures avant ou après l'hiver, parcequ'elle souffre toujours la transplantation. Les semis du printemps ne donnent jamais d'aussi beaux pieds que ceux d'automne. Le plant levé s'éclaircit et se sarcle au besoin mais du reste n'exige aucun autre soin. Tout terrain, pourvu qu'il ne soit pas aquatique, lui convient; cependant elle porte un plus grand nombre de fleurs et s'élève davantage dans celui qui est substantiel quoique léger par sa nature. Ordinairement même on la sème dans des creux ou des tranchées dont le fond est garni d'un pouce ou deux de terreau, Lorsqu'elle est en fleur il est bon d'arracher les pieds dont la couleur domine, parceque, quoique chaque couleur puisse être fournie par des pieds de couleur différente, ils rendent plus fréquemment la leur, et que la magie du coup d'œil se produit particulièrement par l'égalité de leur mélange. Les jardiniers appellent vulgairement cette plante GRIS DE LIN.

L'IBERIDE AMÈRE a les feuilles spatulées, dentées; les fleurs blanches ou teintes d'un violet très pâle, disposées en corymbe terminal. Elle croît avec une excessive abondance parmi les blés, dans les champs incultes, le long des chemins, dans les terrains secs et pierreux des parties méridionales de l'Europe, est annuelle, s'élève au plus à uu demi-pied, et fleurit pendant tout l'été. Ses feuilles sont si amères, que les bestiaux n'y touchent pas. Quoique moins belle que la précédente, on peut la lui substituer dans les jardins et meme on l'y substitue quelquefois.

L'IBÉRIDE A TIGE NUE a les feuilles radicales pinnées, la tige presque nue, et les fleurs blanches disposées en grappes terminales. Elle est annuelle et s'élève au plus à la hauteur de deus à trois pouces. On la trouve dans les sables les plus arides des

parties moyennes de l'Europe, où elle fleurit à la fin du printemps. Elle a la saveur de la passerage cultivée (cresson alenois) et se mange comme elle en salade; mais elle est plus douce et par conséquent plus agréable. J'en ai souvent fait usage, immédiatement après la fonte des neiges, c'est-à-dire dans une saison où les végétaux sont encore rares et où l'estomac demande souvent des antiscorbutiques. Lorsqu'elle a passé fleur elle devient dure et ne vaut plus rien. On en trouve beaucoup dans quelques parties du bois de Boulogne près Paris. (B.)

ICÁQUIER D'AMÉRIQUE, PRUNIER ICAQUE, Chrysobalanus icaco, Lin. Nom d'un arbrisseau étranger qui croît sur les bords de la mer, dans les iles de Bahama, aux Antilles et dans plusieurs autres parties de l'Amérique. Il est de l'icosandrie monogynie de Linnæus et appartient à la belle famille des ROSACÉES. Sa hauteur n'excède pas buit à dix pieds. Sa tige se divise en plusieurs branches latérales, revêtues d'une écorce brune tachetée de blanc, et garnies de feuilles ovales, fermes, échancrées au sommet, en forme de cœur et placées alternativement. Ses fleurs, qui sont petites, blanchâtres et légèrement cotonneuses naissent en petits bouquets aux aisselles des feuilles ; elles ont un calice en cloche et à cinq divisions, une corolle à cinq pétales, plusieurs étamines et un seul style placé à côté et à la base du germe. Ce germe se change en une prune appelée icaque, qui a la forme et la grosseur à peu près de celle de Damas, et qui se mange ou crue ou confite au sucre. On la vend dans les marchés du pays. Elle est communément jaunâtre, quelquefois bleue ou rouge; elle renferme une pulpe blanchâtre adhérente au noyau, et d'une saveur douce et mielleuse. Le noyau de l'icaque est sillonné dans sa longueur par trois cannelures.

Ce petit arbre ou arbrisseau se plaît dans les terres humides. On ne peut l'élever en Europe qu'en serre chaude, où il doit rester constamment; on le multiplie par ses graines qu'il faut faire venir de son pays natal; on les sème au printemps dans de petits pots remplis de terre légère, et qu'on plonge dans une couche chaude de tan; on les arrose souvent et légèrement. Au bout de cinq ou six semaines, on peut enlever les jeunes plants, les séparer et les transplanter chacun isolément dans de nouveaux pots qu'on remet dans la même couche; ensuite on traite cette plante de la même manière et avec le même soin que la plupart de celles qui nous viennent des mêmes contrées. (D.)

ICHNEUMON, Ichneumon. Il ne suffit pas que les agriculteurs connoissent leurs ennemis, il faut aussi qu'ils sachent distinguer leurs amis, c'est-à-dire les ennemis de leurs ennemis, leurs auxiliaires enfin. Parmi ces derniers on peut placer

au premier rang les ichneumons, qui tous déposent leur progéniture dans les corps des chenilles et des larves qui vivent dans l'intérieur des plantes et autres lieux, ainsi que dans leurs chrysalides, et en font périr par-là chaque année des quantités innombrables.

On trouve des ichneumons pendant toute l'année, même en hiver; mais c'est en été qu'il y en a le plus, parceque c'est alors que les larves dans lesquelles ils déposent leurs œufs sont les plus abondantes. Quelques uns recherchent toutes les espèces de larves, d'autres un petit nombre, d'autres une seule. Telle chenille est attaquée en même temps par plusieurs espèces différentes, mais jamais des individus de la même ou d'autres espèces ne placent leurs œufs dans le corps de la même chenille ou de la même larve. Il semble, quoique les traces n'en soient pas apparentes pour nous, qu'ils savent que la larve qui a déjà reçu son contingent d'oeufs ne pourra pas nourrir un plus grand nombre de petits que ceux qui en naîtront.

On devroit croire qu'une chenille qui a reçu un, deux, dix, trente, cent œufs d'où naissent des larves quelquefois fort grosses, devroit périr en peu de temps; mais la nature a voulu que ces chenilles pussent nourrir ces larves jusqu'à leur transformation en nymphes, et pour cela elle les a organisées de manière qu'elles ne se nourrisent qu'aux dépens d'une partie du corps de ces chenilles à cette époque inutile à leur vie, et que leurs mères ne déposassent, dans chaque chenille, que le nombre d'œufs proportionné et à la grosseur de la larve qui en naîtra, et à la grosseur de la chenille. Cette partie est le corps graisseux destiné principalement à substanter la chrysalide pendant la durée de l'insecte de cet état, comme la graisse des marmottes et des loirs substante ces quadrupèdes pendant leur hybernation.

Il est des ichneumons qui ont plus de deux pouces de long, et d'autres qui ont à peine une ligne. Dans l'intervalle on trouve toutes les longueurs possibles, mais les plus gros n'ont guère plus d'une ligne de diamètre. Ils ont beaucoup d'agilité dans leurs mouvemens, et leurs longues antennes sur-tout vibrent perpétuellement. On surprend quelquefois les femelles posées sur le dos d'une chenille et y introduisant leur aiguillon pour y déposer leurs œufs. C'est alors que leurs antennes sont dans une action perpétuelle. Il semble qu'elles indiquent par-là la satisfaction qu'elles ressentent de remplir le but pour lequel elles existent. C'est encore au même sigue qu'on reconnoit celles qui déposent leurs œufs dans le corps des larves des abeilles, qui se bâtissent un nid de pierres; dans celles qui

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