Oeuvres de Jacques Delille: Les trois règnes de la nature

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Chez Giguet et Michaud, 1821
 

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Page 20 - Un jour le laboureur, dans ces mêmes sillons Où dorment les débris de tant de bataillons, Heurtant avec le soc leur antique dépouille, Trouvera, plein d'effroi, des dards rongés de rouille, Verra de vieux tombeaux sous ses pas s'écrouler, Et des soldats romains les ossements rouler.
Page 5 - C'est faute de s'entendre que cette discussion dure encore. Décrire pour décrire , est une sottise ; mais décrire pour rendre plus sensibles les procédés des arts et les phénomènes de la nature physique ou morale , est non seulement permis , mais nécessaire ; et ce qui est nécessaire est toujours irrcpréhensible.
Page 55 - Oui, l'instinct social est l'enfant de l'hiver. En cercle un même attrait rassemble autour de l'âtre La vieillesse conteuse et l'enfance folâtre. Là courent à la ronde et les propos joyeux, Et la vieille romance, et les aimables jeux : Là, se dédommageant de ses longues absences, Chacun vient retrouver ses vieilles connaissances. Là s'épanche le cœur : le plus pénible aveu, Longtemps captif ailleurs, s'échappe au coin du feu.
Page 156 - ... de tempêtes. Près de la côte de Guinée, il se fait quelquefois trois ou quatre de ces orages en un jour; ils sont causés et annoncés, comme ceux du cap de BonneEspérance , par de petits nuages noirs ; le reste du ciel est ordinairement fort serein, et la mer tranquille.
Page 58 - J'aime à voir s'envoler leurs légers bataillons. Que m'importent du Nord les fougueux tourbillons ? La neige, les frimas, qu'un froid piquant resserre, En vain sifflent dans l'air, en vain battent la terre. Quel plaisir, entouré d'un double...
Page 57 - Et la sagesse impose à la témérité. Ici, sous des genoux qui se courbent en voûte, Une pantoufle agile, en déguisant sa route, Va, vient, et quelquefois, par son bruit agaçant, Sur le parquet battu se trahit en passant. Ailleurs, par deux rivaux la raquette empaumée, Attend, reçoit, renvoie une balle emplumée, Qui, toujours arrivant, et repartant toujours, Par le même chemin recommence son cours.
Page 39 - Avant que de Newton la science profonde Eût surpris ce mystère et les secrets du monde. La lumière en faisceaux se montrait à nos yeux : Son art décomposa ce tissu radieux, Et, du prisme magique armant sa main savante.
Page 159 - ... mouvement de rotation de la terre , est d'autant plus petite qu'il est plus près du pôle; d'où il suit qu'en s'avançant vers l'équateur , il doit tourner avec plus de lenteur que les parties correspondantes de la terre. Les corps situés à la surface de la terre doivent donc le choquer...
Page 55 - Nous portons en cent lieux nos esprits dissipés ; Le printemps nous disperse et l'hiver nous rallie»; Auprès de nos foyers notre âme recueillie , Goûte ce doux commerce à tous les cœurs si cher ? Oui , l'instinct social est enfant de l'hiver.
Page 59 - ... nectar dans l'émail du Japon. Dans l'airain échauffé déjà l'onde frissonne ; Bientôt le thé doré jaunit l'eau qui bouillonne, Ou des grains du Levant je goûte le parfum. Point d'ennuyeux causeur, de témoin importun ; Lui seul, de ma maison exacte sentinelle, Mon chien, ami constant et compagnon fidèle, Prend à mes pieds sa part de la douce chaleur. Et...

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