Étude sur le patois créole mauricien

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Imprimerie Berger-Levrault et cie, 1880 - Creole dialects - 233 pages
 

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Page 221 - Sa laporte éne cimin qui passe làhaut lérails. Quand ma porte est ouverte, elle est fermée ; quand elle est fermée, elle est ouverte ? — La porte d'un chemin qui coupe les rails à niveau. Vivants napas causé, morts causé ? — Barvades, Les vivants ne parlent pas, les morts parlent ? — Les embrevades. Mo marce dans éne ptit cimin, ^amés mo va posé, partiés mo va tourné ? — Larivière.
Page 43 - D'autre part, l'«Etude du Patois Créole Mauricien» (pp. 41-42) met au jour un troisième artifice de ce créole pour obvier à la carence du tour passif: «II est un cas où la phonétique vient fournir un élément à la clarté. La plupart des verbes terminés en é font de cet e fermé un e muet quand la prononciation les lie au complément qui suit: ainsi to manzé = tu manges...
Page 215 - Éne paquét gouïes. Je vais à la vente, j'achète beaucoup d'esclaves, je retourne à la maison, je ne les emploie qu'un par un ? — Un paquet d'aiguilles. Mille tourous dans éne tourou ? Lédé coude. Mille trous dans un trou ? — Un dé à coudre. Tout mo camrades enbande av moi, mo allé, Doutes resté ? — Posson maillé dans lhameçon. Tous mes amis m'entouraient en foule, je pars, ils restent ? — Le poisson pris à l'hameçon. Cote mo allé li sivré moi ? — Mo lombe.
Page v - ... définition ne définit rien, et, sans traiter à fond la matière, il importe de s'arrêter un instant sur des idiomes, qui, dans les pays où étaient établis des Français, sont nés du nôtre. Sur les dates où se formèrent ces parlers nous n'avons aucun renseignement. Baissac dit: « Le créole dut naître, du jour au lendemain, de la nécessité impérieuse qui s'imposait aux maîtres et aux esclaves de se créer, au plus tôt et coûte que coûte, un instrument d'échange, quel qu'il...
Page viii - ... de la civilisation ou des confins mêmes de la barbarie: Anglais, Français, Indiens de toutes les provinces de la péninsule, Africains de toute la côte orientale du continent, Chinois, Arabes, Malais, Persans, incapables de converser de peuple à peuple dans une de leurs langues particulières se rencontrent forcément à Maurice sur le terrain convenu du parler créole, qui n'est pas loin de jouer ici un rôle analogue à celui de la langue franque parmi les populations riveraines de la Méditerranée...
Page 219 - Le mort conduit le vivant? — Le mors du cheval. Mo éna éne ^arbe, quand li éna feilles li napas racines, quand li éna racines li napas éna feilles ? — Navire. J'ai un arbre, quand il a des feuilles, il n'a pas de racines; quand il a des racines, il n'a pas de feuilles ? — Un navire. Zautes fére éne pitit tourne làbaut vente so manman risquà li vomi; son vomi nous man^é ? — Moulin maie.
Page 208 - Qui ti bouir prémier marmite dans péye Maurice ? — Difé. Qui a fait bouillir la première marmite à Maurice? — Le feu. Quate pattes monte làhaut quate pattes; quate pattes allé, quate pattes resté? — Licien làhaut cése. Quatre pattes montent sur quatre pattes ; quatre pattes s'en vont, quatre pattes restent ? — Un chien sur une chaise.
Page 51 - ... fort de leur existence. En tout cas elles sont si rarement employées qu'elles ont bien pu m'échapper. Quelle est la forme du verbe qui a fourni au créole son thème verbal invariable? Est-ce l'infinitif, le participe passé ou tout autre temps? Citons ici les remarques judicieuses de l'auteur : « Le plus souvent c'est le participe passé du verbe français que le créole a retenu. Il ya, ce nous semble, à ce fait une explication plausible : la fréquence et l'immobilité de la forme du participe...
Page 231 - K été battu, celui qui a été battu n'est pas celui qui a crié, celui qui a crié n'est pas celui qui a pleuré. En effet, ce sont les yeux qui ont vu, la main qui a pris, la bouche qui a mangé, le dos qui a été battu, le lecteur achèvera facilement.

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