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Le LAITRON MARITIME a le pédoncule nu, les feuilles lancéolées, amplexicaules, entières, avec des dents aiguës. Il se trouve sur le bord de la mer, dans l'Europe australe. Il est vivace.

Le LAITRON DES CHAMPS est presque en ombelle, il a le pédoncule et le calice hérissés de poils, et les feuilles rongées, cordiformes à leur base. Il est vivace, et se trouve dans les champs humides. Cette espèce est rebutée par les bestiaux.

Le LAITRON DES MARAIS est presque en ombelle, a les pédoncules et les calices hérissés de poils, les feuilles rongées et hastées à leur base. Il se trouve sur le bord des fossés, des étangs, et dans les marais. Il est vivace.

Le LAITRON LIGNEUX, dont la tige est frutescente, chargée, seulement à son sommet, de feuilles lancéolées et rongées, les pédoncules presque en ombelle, et le calice glabre. Cette belle plante vient des montagnes de Madere et de Ténériffe. L'Héritier en a publié une superbe figure.

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Le LAITRON PINNÉ, qui a la tige frutescente, les feuilles pinnées, à pinnules linéaires, presque dentées, et les pédoncules nus. Il vient également de Madère.

Le LAITRON DES MONTAGNES, Sonchus alpinus, a les pédoncules hispides, les feuilles en lyre, presque hastées et amplexicaules. On le trouve dans toutes les montagnes élevées de l'Europe. (B.)

LAKTAK. C'est un phoque du Kamtchatka, indiqué par Kracheninnikow. Il est très-grand, et ne se prend qu'audelà du 56° degré de latitude. On l'appelle ursuk au Groënland. Il a quelquefois jusqu'à douze pieds de longueur et une pesanteur de huit cents livres.

Buffon a fait de ce phoque une espèce distincte : il paroît néanmoins que c'est le niême animal que le grand PHOQUE. Voyez ce mot. (S.)

LAMA, Lama, genre de quadrupèdes de la seconde section de l'ordre des RUMINANS, caractérisé par la présence de quatre ou de six dents incisives à la mâchoire inférieure ; la lèvre supérieure fendue, la longueur du cou et l'absence de bosse sur le dos.

Ce genre, qui ne comprend que des animaux de l'Amérique méridionale, tels que le lama proprement dit ou guanaco, le paco ou la vigogne, et le huèque, est très-voisin de celui des chameaux, et n'en diffère exactement que par l'absence de bosses sur le dos et de callosités aux articulations des jambes et au sternum.

LAMA proprement dit ( Camelus glama Linn. Syst. nat., édit. 13, t. 1, p. 169, sp. 3, et Camelus huanacus, sp. 5;

Camel. lama Erxleb., Syst. mamm., p. 224, sp. 3; Pernichcatl Fernandez, Anim., p. 11; le Guanaco Ulloa, Voyag., t. 1, p. 366.).

Le lama est haut d'environ quatre pieds, et son corps, y compris la tête et le cou, en a cinq ou six de longueur: son cou seul a près de trois pieds de long. Cet animal a la tête petite, bien faite, les yeux grands, le museau un peu alongé, les lèvres épaisses, la supérieure fendue, et l'inférieure un peu pendante; il manque de dents incisives et de canines à la mâchoire; les oreilles sont longues de quatre pouces; il les porte en avant, les dresse et les remue avec facilité; la queue n'a guère que huit pouces de long; elle est droite, menue et un peu relevée, les pieds sont fourchus comme ceux du boeuf, mais ils sont surmontés d'un éperon en arrière; tout le corps est couvert d'une laine courte sur le dos, la croupe et la queue, mais fort 'ongue sur les flancs et sous le ventre. Du reste, les lamas varient par les couleurs ; il y en a de blancs, de noirs et de mêlés. Le membre de cet animal est menu et recourbé, en sorte qu'il pisse en arrière. La femelle a l'orifice des parties de la génération très-petit. Cette conformation, exactement semblable à celle du chameau, nécessite un accouplement semblable: aussi la femelle se prosterne-t-elle pour attendre le mâle, et l'invite-t-elle par ses soupirs; mais il se passe toujours plusieurs heures, et quelquefois un jour entier avant qu'ils puissent jouir l'un de l'autre. Ils ne produisent ordinairement qu'un petit, et très-rarement deux. La mère n'a aussi que deux mamelles, et le petit la suit au moment qu'il est né. La chair des jeunes est très-bonne à manger; celle des vieux est sèche et trop dure, et en général celle des lamas domestiques est bien meilleure que celle des sauvages, et leur laine est aussi beaucoup plus douce.

Suivant Buffon, cet animal, dans l'état sauvage, a reçu des Péruviens le nom de guanaco ou huanacus, et à l'état de domesticité, celui de lama ou de glama. Il est, avec le paco ou vigogne, le seul quadrupède domestique des anciens Américains. Ce quadrupède, très-utile et très-nécessaire dans le pays qu'il habite, ne coûte ni entretien ni nourriture ; il n'a besoin ni de grain, ni d'avoine, ni de foin; l'herbe verte qu'il broute lui suffit, et il n'en prend qu'en petite quantité.

Lors de la découverte de l'Amérique, les lamas étoient employés comme bêtes de somine par les Péruviens. Ces penples préparoient leur peau, qui est assez dure, avec du suif pour l'adoucir, et en faisoient les semelles de leurs souliers; mais comme ce cuir n'étoit point corroyé, ils se déchaussoient en temps de pluie. Les Espagnols en font de beaux harnois

de cheval. Ils emploient ces animaux comme le faisoient les Péruviens, pour le transport de leurs marchandises. Leur voyage le plus ordinaire est depuis Cozer jusqu'à Potosi, d'où l'on compte environ deux cents lieues, et leur journée de trois lieues, car ils vont lentement; et si on les fait aller plus vîte que leur pas ordinaire, ils se laissent tomber sans qu'il soit possible de les relever, même en leur ôtant leur charge, de façon qu'on les écorche sur place. Quand ils marchent en portant des marchandises, ils vont par troupes, et l'on en laisse toujours quarante ou cinquante à vide, afin de les charger dès qu'on s'apperçoit qu'il y en a quelques-uns de fatigués. Ceux qui les conduisent campent sous des tentes sans entrer dans les villes, pour les laisser pâturer. Ils sont quatre mois entiers pour faire le voyage de Cozer à Potosi, deux pour aller, et deux pour venir. Les meilleurs lamas se vendent à Cozer dix-huit ducats chacun, et les ordinaires douze à treize ducats.

Buffon a décrit avec soin le lama qui vivoit en 1777 à l'école vétérinaire d'Alfort. Cet animal étoit fort doux; il n'avoit ni colère ni méchanceté, il étoit même caressant; il se laissoit monter par celui qui le nourrissoit, et ne refusoit pas même le service à d'autres. Il ne marchoit pas, mais il trottoit, et prenoit même une espèce de galop. Lorsqu'il étoit en liberté, il bondissoit et se rouloit sur l'herbe. Ce lama, qui étoit un jeune mâle, paroissoit souvent être excité par le besoin d'amour. Il avoit passé dix-huit mois sans boire, et il ne paroissoit pas que la boisson lui fût nécessaire, attendu la grande abondance de salive dont l'intérieur de sa bouche étoit humecté.

On a prétendu que la salive du lama étoit naturellement caustique, et qu'elle produisoit des pustules sur la peau; mais Molina pense, avec raison, que cette observation est dénuée de fondement.

Le huacanus, que Buffon considère comme un lama sauvage, est regardé par Molina comme appartenant à une espèce distincte de celle du lama. « Le lama, dit-il, a le dos uni, les quatre jambes à-peu-près de la même longueur, une excroissance à la poitrine, laquelle est presque toujours humectée par une graisse jaunâtre. Le guanaco ou huacanus, au contraire, a le dos bossu, ou plutôt voûté; les pieds de derrière si longs, que lorsqu'il est chassé, il ne cherche jamais, comme le lama, le paco et la vigogne, à gagner les montagnes, mais il descend en faisant des bonds à la manière des chevreuils ou des daims; et cette marche lui est d'autant plus commode, qu'elle répond parfaitement bien à la con

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